LE PARISIEN - 20/09/2024
« Ça recommence, c’est encore chut » : la colère de victimes d’inceste face au huis clos de leur procès
Ce vendredi, à Bourg-en-Bresse, s’est ouvert le procès de Jean-Michel F., accusé d’abus sexuels sur trois de ses petites-filles, à huis clos. Une décision de la cour dénoncée par les jeunes filles et leurs proches qui souhaitaient briser publiquement le silence autour de leur calvaire, dans un acte militant.
ParChristel Brigaudeau, envoyée spéciale à Bourg-en-Bresse
Le 20 septembre 2024 à 19h03
L'accusé, Jean-Michel F., a été condamné ce lundi 23 septembre à une peine de douze ans de réclusion, pour viol et atteintes sexuelles sur trois de ses petites-filles, par la cour criminelle de l'Ain. Lors du procès, qui se tenait à huis-clos depuis vendredi, l'avocat général avait requis quinze ans de prison.
Elle prend sur elle. Depuis des mois qu’elle s’arme pour tout entendre, tout dire, Lee-Lou se sent prête. L’étudiante s’est choisi une tenue élégante et confortable et a fixé un sourire radieux sur son jeune visage. À côté d’elle se tient sa petite sœur Eneeta, tout en blanc, et sa cousine Lily, 13 ans, ses éternelles lunettes au bout d’un nez un peu retroussé. L’air de famille saute aux yeux, sur ce banc et dans toute la salle : les oncles et tantes, proches, parents des tribus recomposées font bloc autour des trois jeunes filles. La première a distribué à chacun un ruban bleu vert en signe de refus des violences faites aux enfants. Elle en a glissé un dans ses cheveux.
Dans le box bizarrement laissé dans la pénombre, au tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse (Ain), leur grand-père, Jean-Michel F., 74 ans, semble avoir du mal à respirer. Il est accusé d’avoir abusé de trois de ses petites-filles, et commis trois viols sur la plus jeune d’entre elles, dans les moments où il se trouvait seul avec elles au domicile qu’il partageait avec sa femme Jocelyne.
La suite est réservée aux abonnés.
