C NEWS - 20/09/2024
Qu'est-ce que les boîtes à lettres «Papillons» qui ont permis de mettre fin au calvaire d'une fillette violée pendant des années par son grand-père ?
Publié le 20/09/2024 à 06:44 - Mis à jour le 20/09/2024 à 06:45
Le dispositif des boîtes à lettres «Papillons», installées dans certaines écoles, permet aux enfants de dénoncer les violences dont ils sont victimes. Pour la première fois, une des lettres donnera lieu ce vendredi 20 septembre au procès du grand-père de Lily, âgée de 10 ans, abusée par son aïeul.
Des petits mots aux grands pouvoirs. L’association «Les Papillons» libère la parole des enfants victimes de violences en les invitant à écrire leurs maux et les glisser dans des boîtes à lettres installées dans les écoles en France.
Pour la première fois depuis la création du dispositif, un grand-père sera jugé vendredi 20 septembre prochain devant le tribunal de Bourg-en-Bresse (Ain) pour le viol de sa petite-fille Lily.
En juin 2022, la petite fille, alors âgée de 10 ans, avait courageusement déposé un petit mot pour dénoncer les agressions sexuelles de son grand-père, qui ont eu lieu pendant plusieurs années. Le bout de papier, transmis aux psychologues de l’association «Les Papillons», a fait l’objet d’un signalement au procureur. Quelques jours plus tard, le grand-père soupçonné d'inceste a été arrêté.
Au moment de son audition avec les enquêteurs, la petite fille avait alors expliqué que son aïeul s’en prenait aussi à ses cousines.
«Si tu ne peux pas le dire, écris-le»
Près de 250 boîtes aux lettres de l’association «Les Papillons» sont mises à la disposition des élèves des primaires, collèges et lycées du territoire national.
Son président Laurent Boyer, a lui-même été victime d'inceste lorsqu'il était enfant. À l'époque, les seuls endroits où il espérait une main tendue «sans oser la demander» étaient l'école, et son club de football.
«J'ai été victime de viols, par mon frère, de 6 à 9 ans. Il m'a fallu 30 ans pour trouver le courage, la force, de libérer ma parole», avait-il confié à Franceinfo en avril dernier.
Les violences sexuelles ne sont pas les seules visées. Par le biais de lettres manuscrites, les enfants sont aussi invités à témoigner sur des abus physiques ou des violences morales.
Une fois les bouts de papiers déposés dans les boîtes à lettres «Papillons», les mots sont envoyés au siège de l’association. Des psychologues les analysent et selon l’urgence de la situation, la cellule départementale de traitement des informations préoccupantes est contactée.
En cas de dénonciation grave, l’organisme peut également saisir la justice en faisant un signalement au procureur de la République. C’est ce qu’il s’est passé dans le cas de la petite Lily, afin que les démarches soient rapides.