Ce terme m'a toujours profondément agacé. Parce qu'il n'y a rien d'ordinaire et encore moins d'éducatif dans une violence. Pour autant, pour certains parents, pour beaucoup même, les violences physiques et/ou psychologiques servent à éduquer les enfants, à les faire obéir, à les faire changer de comportement. On les dit ordinaires parce qu'on finit par ne même plus se rendre compte qu'il s'agit de violences. Elles sont culturellement admises et acceptées.
De quoi parle-t-on ? Il y a biensûr les violences physiques. Elles ne sont pas forcément fortes. Ce ne sont pas forcément des coups. Gifler, donner une fessée, taper sur la main, tirer par l'oreille, tirer les cheveux, secouer pour faire comprendre…
Il y a aussi les violences verbales. Tous ces emportements de colère, les cris, les insultes, les moqueries, les humiliations. Il y a enfin toutes ces actions vécues comme de véritables violences psychologiques : les menaces, les chantages, les privations d'affection, les punitions…
Le but n'est pas de stigmatiser. Le but est de faire comprendre que certes, une fessée ça n'a jamais tué personne comme on entend souvent. Mais cette violence est destructrice pour l'enfant, comme toutes les autres. Anxiété, perte de confiance en soi, dépression, développement de comportements agressifs… les conséquences sont considérables à l'âge où l'enfant se construit.
Une éducation sans violence est possible sans que nos enfants ne deviennent des "enfants rois". D'abord parce que c'est la loi : depuis le 10 juillet 2019, l'article 371-1 du codée civil prévoit que l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques. Ensuite, parce que c'est vital pour le bon développement de l'enfant.
Quand vous sentez monter la colère et que vous savez que vous allez perdre votre contrôle, prenez un temps de recul, prenez une grande inspiration et expirez lentement. Inviter l'enfant à faire la même chose quand lui même perd son contrôle. Ou passer juste le relai quand c'est trop compliqué pour vous. La discussion est la clef de tout, ferme mais apaisée, pour poser les règles, pour expliquer ce que le comportement que l'enfant vient d'avoir peut entraîner. Ne pas être négatif. Rire avec lui et non de lui. Rester calme, toujours et ne pas croire que ce calme sera perçu comme une faiblesse.
Personne n'a dit qu'il était simple d'être parents. Et le but de ce texte n'est pas de vous montrer du doigt. J'ai moi aussi commis des erreurs. Je regrette certains de mes comportements, de mes mots. J'ai complétement changé ma façon de faire et d'être. Et j'aime l'image que mes enfants garderont du père que je suis. N'oublions jamais que nous avons été des enfants…
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