Qu’est-ce que l’emprise ? Pourquoi y sommes-nous parfois soumis ?
Pourquoi est-ce si difficile de s’en défaire ?
Comment penser par soi-même à nouveau ?
Comment venir en aide à un proche prisonnier d’une relation toxique ?
Beaucoup de questionnements existent autour de ce sujet, c’est pourquoi nous allons tenter de vous apporter quelques pistes réflexives pour faire la lumière sur ce mécanisme trop souvent invisible.
ÉTYMOLOGIE
Le mot emprise trouve son origine dans la langue latine, il s’écrit "imprehendere" et signifie « prendre ». Ce qui donne par excellence le fonctionnement de l’emprise psychologique, qui prend, dépossède l’Autre de sa pensée, sa personnalité, son être tout entier …
Au sens propre, l’emprise est un terme utilisé dans l’administratif pour désigner l’occupation ou encore le contrôle d’espace, de terrains et de territoires. Cette définition s’approche au plus près de l’emprise sous sa forme figurée, où l’espace matériel est la métaphore de l’espace vital.
L’emprise psychologique existe dans une relation de soumission, où la personne victime est considérée (et traitée) comme un objet. Ses pensées, ses désirs et ses besoins sont niés au profit de celui qui exerce l’emprise.
C'est un mécanisme progressif, insidieux et récurrent.
Sur le plan juridique, la notion d’emprise a été introduite dans le droit français par la loi du 30 juillet 2020, afin de protéger les victimes de violences conjugales.
L’emprise psychologique peut apparaître dans diverses sphères affectives et sociales. On peut la retrouver :
Dans la famille : l’exercice de l’emprise se fera par un ascendant (très rarement par un descendant, puisque la posture ascendante place l’auteur en position de force et de supériorité, et bien souvent le descendant est dépendant de cette personne, cela constitue un terrain plus favorable à la mise en place de l’emprise). On peut citer comme exemples : un parent ou un beau-parent, un grand-parent, un oncle/ une tante.
Dans le couple : l’emprise est ici réalisée par le partenaire.
Dans le milieu professionnel : l’emprise est agi par un collègue, un collaborateur ou un supérieur hiérarchique.
Dans une relation amicale.
Dans un groupe, un clan ou une secte : l’emprise est ici réalisée par le leader du rassemblement.
L’EMPRISE PSYCHOLOGIQUE PARENTALE
Au sein de la famille, un ascendant peut user de l’emprise et, la victime s’y soumet bien souvent par devoir ou loyauté. Selon les cultures, le terrain de l’emprise y est très favorable, par honneur, respect de la famille et notamment des anciens, les plus jeunes ne doivent rien dire et se plier à la volonté de leurs aînés.
Toutefois, il est important de garder à l’esprit, que le respect est un droit mais aussi un devoir et que, par conséquent, il se doit d’être mutuel.
Ainsi, un parent qui se montre méprisant à votre égard, vous dévalorise et vous critique constamment, dénigre vos choix et contrôle vos décisions, n’est pas une personne qui vous témoigne du respect ...
Il arrive, dans certains cas, que la manipulation psychologique d’un parent envers son enfant soit poussée à un niveau extrême, où l’enfant est alors endoctriné, où il subit un véritable lavage de cerveau et en vient à rejeter massivement son autre parent (pris pour cible par l’auteur de l’emprise). Les victimes de l’emprise sont ici donc double : l’enfant et le parent pris pour cible.
Le parent victime se retrouve totalement évincé de la vie de son enfant, comme si le conflit parental ou le divorce qui a éclaté ne se jouait pas qu’entre le couple concerné mais incluait aussi les enfants...
Dans cette forme de maltraitance psychologique, on parle alors d’emprise d’un parent dit « aliénant » sur l’autre parent dit « aliéné », par le biais du ou des enfants manipulé(s).
Il s’agit d’un comportement pathologique, aux traits pervers (c’est-à-dire usant de stratégies hautement manipulatoires à visée destructrice de l’Autre). L’enfant est alors utilisé comme un objet pour parvenir aux fins de ce parent aliénant.
L’objectif principal du parent aliénant est d’amputer à l’enfant une partie de son arbre généalogique, pour que seul lui-même, ou son côté familial demeure.
Cette manipulation a des répercussions terribles non seulement sur l’enfant mais aussi sur le parent aliéné, qui se trouve souvent démuni, tentant diverses stratégies pour « retrouver » son enfant, retrouver la relation qu’il entretenait auparavant et qui "soudain" s’est métamorphosée, dans une distance et une froideur inattendues.
Les enjeux sont redoutables pour l’enfant en construction : son identité s’en trouve bouleversée mais aussi sa sécurité interne ; sa confiance en lui, en ses perceptions et en ses pairs. La pensée subjective de l’enfant, sa vie sociale et affective sont altérées et, le resteront selon la durée d’exposition à cette emprise.
L’EMPRISE PSYCHOLOGIQUE AU SEIN DU COUPLE
Une relation de couple dite "saine" respecte la liberté de chacun, ses choix, ses goûts, ses opinions, etc, et n’empiète pas sur l'autonomie de l’Autre. A l’inverse, nous parlons de relation « toxique ».
Des périodes de bien-être et des périodes inconfortables peuvent être présentes au sein de toutes relations, on parle aussi de hauts et de bas, qui sont communs et ne doivent pas inquiéter outre mesure.
Néanmoins si l’inconfort dure et que les moments agréables se font très rares voire inexistants, alors la relation devient problématique et il faut entamer une réflexion.
Si vous ressentez régulièrement des sentiments de honte, de culpabilité, de l’anxiété voire de la peur en présence de votre partenaire, cela implique forcément une relation malsaine qui peut potentiellement s’expliquer par une relation d’emprise.
L’EMPRISE PSYCHOLOGIQUE AU TRAVAIL
L'emprise psychologique peut aussi prendre place au sein de votre milieu professionnel. Un collègue, un collaborateur ou un supérieur hiérarchique peut user (et abuser) de techniques manipulatrices à votre égard et exercer de l’emprise.
Au premier abord, c’est un professionnel qui se sera montré à l’écoute, compréhensif et ouvert. Puis, qui aura fait preuve de chantage, de dénigrement voire sera menaçant envers vous.
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un professionnel qui a tendance à s’attribuer des mérites qui ne lui reviennent pas toujours, à retourner des situations où il se trouvait en tord, en attribuant ses derniers aux autres ; il peut aussi avoir un comportement ambigu, se montrer flou dans ses demandes, user d’un style de management où l’équipe s’en retrouve diviser (« diviser pour mieux régner » dit-on!).
Soyez alerte ! Si vous constatez chez vous une fatigue émotionnelle, des signes somatiques traduisant de l’anxiété, une perte d’efficacité, voire une peur d’aller au travail, ce sont des signes qui indiquent un mal-être chez vous, dont l’origine reste à définir mais qui peut être celle d’une relation professionnelle malsaine avec exercice d’emprise psychologique.
Quelque soit le statut de l’Autre qui « emprisonne » et « dévore » psychiquement sa victime, la relation qui peut être schématisée telle qui suit :
Attention si vous êtes bon en mathématique, vous n’allez plus rien comprendre ! En effet, comment 1 + 1 peut-il être égal à 3 ou à 1 ???
Le schéma de droite représente le cas des relations toxiques, où l’Autre vous efface à son profit – par des mécanismes que nous décrirons plus bas : il/ elle vous ôte tout ce qui vous définit. C’est ainsi que de deux êtres, il n’en reste plus qu’un dans la relation : 1+1 = 1.
A l’inverse, l’équation 1+1 = 3 illustre ce qu’est une relation saine ; il s’agit de deux personnes, qui restent elles-mêmes et qui, en plus de ce qu’elles sont, crééent quelque chose de nouveau de par la relation qu’elles entretiennent. La relation est donc créatrice de quelque chose et n’enlève rien à ce que chacun EST.
L’EMPRISE : CE PIÈGE INVISIBLE
L’emprise s’installe souvent insidieusement, c’est-à-dire que la gravité de la situation n’apparaît pas d’emblée. À la manière d’un piège, les mailles du filet se resserrent petit à petit sur la victime, sans qu’elle ne s’en rende compte.
Voici les principales étapes de l’emprise psychologique ; ces dernières peuvent vous aider à comprendre comment ce mécanisme conduit progressivement et de manière inattendu à démunir la victime de sa liberté, de ses pensées, de son être…
La séduction :
La séduction est la première manœuvre utilisée par l’agresseur pour s’approcher de sa victime et se hisser dans son intimité, gagnant sa confiance (et donc évinçant toute forme de méfiance).
On parle souvent de « rencontre fusionnelle », « avec le prince charmant », ou encore la rencontre avec un homme (ou une femme) « idéal(e) ». C’est une rencontre avec une personne avec laquelle vous avez beaucoup de points communs, qui est à l’écoute, attentionné(e), généreux(se), qui vous complimente et vous valorise. En résumé : une personne qui correspond à vos attentes.
C’est un leurre qui permet d’aveugler la victime sur la personnalité réelle de l’auteur d’emprise et constitue un terrain propice à la soumission.
La dépendance affective :
La dépendance affective va alors apparaître progressivement et la fusion psychique va débuter. Vous allez par "amour" céder beaucoup de choses à cette personne, en commençant par votre temps, vous vous éloignerez progressivement de vos amis, de votre famille et peut être même de votre travail « pour lui/ elle », parce qu’il/elle vous le demande directement ou indirectement (il/elle vous conditionne dans le fait que ces personnes sont mauvaises pour vous).
L’isolement social va s’étendre petit à petit jusqu’à l'isolement complet de la victime.
La perte de liberté :
C’est la dernière étape. Étant totalement isolée et dépendant(e) (affectivement mais aussi matériellement bien souvent car le salaire n’est ramené désormais que par l’auteur, s’il vous a fait quitter votre travail. Ainsi, un autre niveau de dépendance s’est installé : la dépendance financière. Il peut également y avoir un bien immobilier ou une voiture en commun mais qui n’est au nom – et donc n’appartient – qu’à l’auteur, la victime se retrouve "seule au monde" avec son bourreau et se sent incapable de vivre sans lui/elle ; elle ne parvient pas non plus à prendre des décisions et à penser par elle-même. Le libre-arbitre et l’esprit critique disparaissent et ne laissent place qu’à une pensée unique… celle de l’auteur.
Étant parvenu à ses fins, la phase idyllique prendra donc fin et la véritable personnalité du manipulateur apparaîtra alors.
La domination deviendra explicite et non plus silencieuse, il/elle pourra faire preuve d’exigences impossibles à votre égard, se montrer humiliant, vous faire culpabiliser, user de menaces voire devenir violent(e) : moralement, physiquement et sexuellement.
De plus, la dépendance et l’isolement étant installés (« Il/elle est TOUT pour vous ! »), la dévalorisation qu’il va faire preuve à votre égard va vous détruire psychiquement, il fera naître l’idée que : « Vous n’êtes rien, et encore moins sans lui. ».
C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre que les personnes victimes de violences et qui sont sous emprise, ne PEUVENT PAS partir. Il est souvent accusé – et à tord – que les victimes restent avec leur bourreau, mais ces accusations sont portées par des personnes qui, sans nul doute, ne connaissent pas l’impact du conditionnement psychologique subi par les victimes.
Gardez à l’esprit que : si vous avez été victime, il était extrêmement difficile de partir voire impossible, ne culpabilisez pas pour cela et, si vous êtes un proche d’une victime ou simplement que vous en entendez parler, j’espère que cet article vous permettra de mieux comprendre ce que traversent les victimes.
Les victimes sont souvent dans le déni et ne prennent donc pas conscience de la gravité de la situation vécue, ou du moins très tardivement. La culpabilisation incessante utilisée par l’auteur a contribué à une perte d’estime de soi ; les victimes se pensent alors coupable de ce qu’elles vivent, coupable de leur mal-être.
Si, la victime parvient à se rendre compte que la relation vécue est néfaste, un mode de pensée optimiste (et utopique) est souvent présent avec l’espoir que la personne change et qu’ainsi leur relation s’arrange, que tout « redevienne comme avant ». Malheureusement cet espoir est vain, et le manipulateur s’y appuie souvent dessus, il adapte temporairement son comportement pour maintenir la relation et l’emprise exercée.
Nous vous expliquons ce schéma d’action.
LE CYCLE INSIDIEUX ET TOXIQUE DE L’EMPRISE
On distingue plusieurs phases dans une relation d’emprise psychologique qui peuvent être schématisées comme ce qui suit :
PROFIL PSYCHOLOGIQUE DES VICTIMES :
Il est important d’avoir à l’esprit que TOUT LE MONDE peut être un jour victime d’une relation dans laquelle l’Autre exerce de l’emprise et ce, quelque soit nos origines, notre profession, notre environnement et nos capacités intellectuelles.
Toutefois, les auteurs d’emprise ne prennent pas n’importe qui dans leur filet. Sachez que les moments de vie où vous êtes plus fragiles psychiquement facilitent la mise en place de cette emprise (cette fragilité peut être due à l’apparition d’une maladie physique ou psychique grave ; à une perte importante pour vous ; au décès d’une personne qui vous est chère ; à un accident ; un licenciement ; etc).
En résumé, l’instauration de l’emprise est propice dans tout événement pouvant venir impacter votre estime personnelle, votre moral, et donc votre équilibre psychique.
« L’emprise, une situation que l’on choisi (inconsciemment). »
Cette phrase peut surprendre et paraître folle à penser mais s’avère être une réalité possible et ce "choix’" s’appuie sur deux mécanismes bien précis.
La plus grande peur de l’Homme est l’inconnu ; tout ce qui lui est étranger, ce qu’il ne connaît pas, suscite toujours de l’appréhension, voire de l’angoisse. C’est pourquoi, les profils psychologiques ayant des traits anxieux ont besoin de constance dans leur environnement et de rituels dans leurs comportements.
Cette peur de l’étranger est inhérente au fonctionnement de notre cerveau ; ce que nous connaissons est rassurant et ce que nous ne connaissons pas est source de stress. Ceci est le premier fonctionnement psychique inné à avoir à l’esprit, pour comprendre au mieux ce "choix" surprenant.
Ensuite, d’un point de vue acquis cette fois-ci, nous parlons de mécanisme d’habituation du cerveau et de l’augmentation du seuil de tolérance à la violence qui tends à normaliser ces dernières.
Si votre histoire de vie comporte une ou plusieurs relations où vous avez été victime de violences – qu’elles soient morales, physiques et / ou sexuelles – cela aura contribué à une « habituation » à ces dernières, + à la « banalisation » ou la « minimisation » des violences vécues.
Par conséquent, si vous rencontrez une personne qui peut avoir des propos désagréables, grossiers, dévalorisants et des comportements un peu brutaux à votre égard, vous pouvez tout de même être attiré(e) par cette relation, car votre cerveau favorisera ce qu’il connaît (bien que cela soit néfaste) et que ces paroles et gestes, vous paraîtront peut graves, face à tout ce que vous avez déjà vécu (mécanisme d’habituation). Vous tolérerez donc les premiers traits réels de la personnalité de l’agresseur lorsque ces derniers apparaîtront ; laissant ensuite place à des violences de plus en plus importantes.
Selon le degré de violences et la durée de la relation, les conséquences pour la victime d’emprise psychologique peuvent être très graves.
On retrouve le plus fréquemment :
une altérité de la perception du monde et de soi-même (troubles dissociatifs : déréalisation, dépersonnalisation) ;
une méfiance envers les autres, pouvant aller jusqu’à la paranoïa au sens psychiatrique du terme ;
des troubles de l’humeur (dépression, troubles anxieux) ;
des passages à l’acte (tentatives de suicide).
PROFIL PSYCHOLOGIQUE DES AUTEURS :
Abolir les différences entre soi et l’autre et donc abolir l’altérité, par l’alternance de la séduction et de la domination permet aux auteurs - de tenter du moins - de remplir le trou béant qu’ils ont, d’un point de vue narcissique. En effet, ce sont majoritairement des personnalités avec une faille narcissique importante, même s’il n’en paraît rien, ils se sentent incapables de tout et surtout ils ne se sont jamais vraiment senti aimé. De fait, à la manière de la boulimique qui se remplie avec de la nourriture, l’auteur d’emprise va incorporer l’Autre, va l’écraser, pour se sentir exister.
Le trait de perversion est très souvent présent chez les auteurs d’emprise, c’est-à-dire que ce sont des personnalités qui tirent une satisfaction à assujettir et à faire souffrir l’Autre.
Dans les profils psychologiques des auteurs d’emprise, on peut également retrouver des personnalités qui ont, à l’inverse une haute estime de soi, mais un défaut cruel d’empathie, il s’agit notamment des profils psychopathiques.
Les principaux mécanismes d’exercice de l’emprise sont les suivants :
Le chantage :
Le chantage affectif est le plus courant (le chantage financier/ matériel l’étant plus rarement). Ayant créé un terrain de dépendance affective, ce chantage est donc redoutable. Comment pourriez-vous ne pas vous soumettre aux demandes de la personne qui représente tout pour vous ou qui a tout fait pour vous ? Cela vous place nécessairement dans une posture très inconfortable, d’autant plus que l’auteur appui également sur la corde de la culpabilisation.
A l’extrême, la personne peut aussi vous obliger à vous soumettre à ses désirs par l’utilisation du « chantage au suicide ».
La menace :
Déguisée ou flagrante, la menace fait peur, s’installe et pousse à la sur-adaptation. Pour éviter les conflits, ou bien pour faire durer un climat de "tranquillité", les victimes accepteront de rester dans une posture d’asservissement, faisant alors une croix sur leurs valeurs, leurs convictions et leurs besoins.
Ces processus d'instrumentalisation provoquent une modification de la conscience de soi. La confusion s’installe progressivement et ne permets plus à la victime de savoir ce qui est réel ou subjectif, d’autant plus que sa propre subjectivité s’efface au profit de celle de l’agresseur.
Un sentiment de vide extrême apparaît alors, en raison de la dépossession de soi qui s’opère lentement mais massivement.
THÉRAPEUTIQUE
Comment sortir de l'emprise psychologique ?
« Il est tout à fait possible de sortir d'une emprise psychologique à condition d'être accompagné et de ne pas rester isolé. »
Première étape : le déconditionnement
Si vous êtes victime, il vous faudra en premier lieu sortir de votre isolement et parler de votre relation à une personne de confiance : un proche, un ami, un professionnel.
Le regard de l’Autre sur ce que vous vivez sera très important, il vous permettra de poser un nouveau regard sur votre relation et sur les actes de la personne manipulatrice. Ce regard vous permettra probablement de conforter certains doutes que vous aviez ou de mettre des mots et trouver des explications à des sentiments désagréables que vous ressentez. Ce regard permettra un premier pas en dehors des mailles du filet de l’emprise.
Si vous êtes un proche, dans cette étape, il est primordial que vous vous montriez compréhensif et que vous souteniez la victime dans ce qu’elle vit. Il vous faudra amener cette dernière à réfléchir à se relation et à prendre conscience, petit à petit, de ce qui est acceptable ou non dans une relation.
Cette étape est longue, il faudra donc faire preuve de patience.
Soyez toujours attentif au bien-être physique car le corps met en scène les émotions. Prêtez donc une oreille très attentive à cela si vous êtes victime ou bien proche d’une victime.
Deuxième étape : la reconstruction
L’accompagnement par un professionnel de santé est recommandé pour cette étape (psychologue, psychiatre, assistant(e) social(e), kinésiologue, sophrologue, hypnothérapeute, etc).
Une fois sortie de la relation, vous aurez besoin de vous reconstruire, de vous retrouver, de redéfinir vos goûts, vos opinions, votre personnalité : tout ce que l’agresseur vous a enlevé.
Un travail sur l’estime de soi est plus que nécessaire, les victimes se sentent très souvent « bêtes, coupables et honteuses » de cette relation passée.
Il faudra aussi travailler sur le développement de votre indépendance affective afin de ne pas prendre le risque de vivre une nouvelle relation sous emprise.
Les groupes de paroles peuvent aussi permettre de se sentir compris. Le portage collectif peut aider à mettre des mots sur ce que vous avez vécu.
Parallèlement à la ré-appropriation de votre appareil psychique, il est également opportun de travailler sur votre corps. Reprendre lien avec vos ressentis corporels (notamment en cas de dissociation suite à des violences physiques et ou sexuelles endurées) mais aussi redévelopper votre estime de vous passera par ce travail corporel.
Ce travail peut se faire via diverses activités : tout d’abord par les activités sportives, mais également par le recours au théâtre, au chant, à la médiation et à l’art-thérapie.
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